Notre Greenkeeper Richard Meyrieux nous parle des opérations sur le Golf d'Opio-Valbonne
On teste depuis de nombreuses années des manières de renforcer les plantes, de les préserver au mieux des attaques de maladies qui peuvent amener à des catastrophes. On arrivera de mieux en mieux à limiter l’impact ou la virulence de certaines maladies grâce à la connaissance des sites sur lesquels on travaille : quel est le sous-sol, quel est le climat, quelles sont les graminées qui s’y plaisent ou non ? Mais trouver la bonne recette, identifier les zones sensibles du parcours et donc bien anticiper les choses au sens large pour au final moins utiliser de produits ça prend du temps. D’ailleurs, je ne parlerais pas de 0 phyto, mais plutôt de 0 produit de synthèse. Les phytos il y en aura encore après 2025, mais ils devront bénéficier d’une appellation biologique. Il faut aussi travailler sur la manière dont on amende nos terrains et je préfère micro fractionner nos apports en engrais pour m’assurer que les plantes prennent juste ce dont elles ont besoin et être certain que rien ne part dans les cours d’eau adjacents.
Si on veut limiter les maladies, le dollar spot ou la fusariose notamment, donc éviter l’utilisation des produits, il faut travailler le sol et voir à quel climat on se confronte. Le travail du sol vise à oxygéner la terre, à favoriser la pénétration de l’eau et les échanges gazeux. Ensuite il faut être vigilant au climat, à la météo, aux phénomènes orageux propices à la proliférations de bactéries, de champignons et donc de maladies. Concrètement, certaines années on va pouvoir s’en tirer avec un travail du sol régulier sans forcément devoir établir une stratégie de fertilisation ou de traitement complexe et parfois le facteur climat jouera en notre défaveur. Donc sans produits de synthèse, ce sera nécessairement plus compliqué selon les parcours. C’est un message important à faire passer aux joueurs : il va falloir être beaucoup plus tolérant à l’avenir.